Ruine-moi
En un battement de cil.
La bruine des mois
de nos hivers hydrophiles
injecte en moi
des battements de cœur
dont même le grand émoi
ne peut se faire agitateur.
La rancœur boit
nos larmes de plomb.
Dans le rang des peurs, rends cœur et bois,
nos armes de fondation.
En guise de mots, j'ai mille étoiles
cachées tout près, sous mon blouson.
Déflore l'étau des fleurs du mal
qu'elle porte dans la nuque, en constellation.
Le silence est d'ores
et déjà menteur.
Mieux vaut tard que mort-
tellement rageur.
Nos humeurs vagabondent.
Pillent les émotions des passants.
La peur de la perte est féconde
quand il s'agit de nos bras dépassants
des plis de quotidien
aux ourlets de surprise.
Le replis des instincts,
l'abandon de nos mises.